Las mémoires trompeuses de l’humain

Vous avez dit mémoire ? Je m’en souviens à peine…

Depuis toujours, j’ai eu des réserves envers la mémoire. Ce n’est pas que je la considère inutile. Après tout, sans mémoire, comment saurais-je que j’adore le chocolat ? Il est juste que notre mémoire est loin d’être fiable. En grandissant en tant qu’enfant de parents divorcés, j’ai appris très tôt à quel point une expérience peut changer à travers le filtre des esprits différents. C’est comme essayer de se souvenir si vous avez pris votre café aujourd’hui ou si c’était hier. Cela ruine complètement le concept de jours sans caféine.

Le conte de la mémoire inaltérable : une pure invention

Les faits de l’histoire peuvent rester inchangés, mais le sens et les détails sont brouillés, perdus ou entièrement réinventés lorsqu’une personne les revit. C’est un peu comme cette fois où vous vous souvenez avoir été un superbe danseur lors de cette soirée, et puis vos amis ont sorti la vidéo. Et dans cet instant, votre mémoire insupportablement impeccable découvre que vous avez des mouvements qui ressemblent plus à un pingouin sous stéroïdes qu’à John Travolta.

Les facéties de notre cerveau, une relecture permanente de notre vécu

La mémoire serait donc une sorte de perspective qui déforme le paysage du passé, comme un miroir légèrement ondulé. Selon le point de vue on y voit sa propre silhouette, plus ou moins gonflée ou amincie, selon notre humeur du jour ou notre interprétation de nous-même. Un jour, on se voit en héros de notre vie, et le lendemain, on sombre dans le rôle du bouffon. Et quelque part entre ces deux extrêmes, nous résidons. Parfois, on se demande si notre cerveau n’a pas simplement un sens de l’humour détraqué.