L’ennui, cette maladie passagère
L’enfant intérieur sort de l’ombre
« Qu’est-ce que tu veux faire ? », demandes-tu comme si tu avais cinq ans, tout juste sorti de l’éclatante chaleur
estivale, étalé sur le sol dans une véritable crise de caprice. Au sortir de l’âge tendre de l’insouciance, pique
une de ces célèbres colères propres à l’enfance et retrouve le sens du mot “ennui”. Cet état psychique
familier à tous mais pourtant si difficile à définir.
Le cri de l’ennui
« J—e— m’ennuie ! » Le gémissement s’échappe de tes lèvres, comme un signal de détresse lancé à l’océan. Là,
tu te rends compte qu’être adulte n’est pas toujours synonyme de liberté. Ta voix te traduit, elle te fait
revivre le temps d’un instant ton désarroi d’antan. Peut-être est-ce un appel à l’aide, une supplique désespérée à
un ami ou un colocataire.
Quand aspirer devient une option attirante
« N’importe quoi », implores-tu, allant même jusqu’à envisager des tâches ménagères dignes des douze travaux
d’Astérix. Comme si, tout à coup, l’idée de passer l’aspirateur prend des airs de mission spatiale. En voilà
une chose inattendue, la proposition d’aspirer n’est plus une corvée, au contraire, elle devient un possible échappatoire à
l’ennui.
Et si l’ennui n’était pas si mal ?
En fin de compte, l’ennui n’est peut-être pas si terrible. Après tout, il aiguise notre créativité, stimule notre
anticipation et, à dire vrai, il est probablement responsable de bien des exploits et divers accomplissements
humains. L’ennui a même inspiré le grand dramaturge Molière pour nous concocter une comédie hilarante
« L’ennui est bon à tout. C’est pour cela qu’il existe. Vive l’ennui ! »